Qu'est-ce que la stratégie du choc ?

La stratégie du choc est un concept développé par la journaliste canadienne Naomi Klein dans son livre éponyme publié en 2007. Le livre décrit comment certains acteurs politiques et économiques utilisent les crises et les catastrophes pour promouvoir des mesures néolibérales radicales et mettre en place des politiques auxquelles les populations n'auraient pas adhéré dans des circonstances ordinaires.

Selon Klein, la stratégie du choc repose sur le fait que les situations de crise créent un état de choc chez les individus, les rendant plus vulnérables et moins en mesure de résister aux changements radicaux de politiques économiques et sociales. Les gouvernements et les élites profitent ainsi de ces situations d'urgence pour imposer des réformes impopulaires, telles que des privatisations, des mesures d'austérité, des déréglementations, et des réductions des droits sociaux.

L'auteure soutient que cette stratégie a été utilisée à de nombreuses reprises à travers le monde, notamment en Argentine dans les années 1970 et 2000, en Russie lors de l'effondrement de l'Union soviétique, après l'ouragan Katrina aux États-Unis, et même après les attentats du 11 septembre 2001. Selon Klein, ces moments de crises sont exploités pour pousser des agendas économiques et politiques néolibéraux, souvent au détriment des populations les plus vulnérables.

La stratégie du choc est donc une critique du néolibéralisme et des politiques qui favorisent les intérêts des grandes entreprises et des élites économiques, au détriment de la majorité des citoyens. Klein incite ses lecteurs à prendre conscience de ces manipulations et à résister contre les mesures qui seraient mises en place dans ces moments de choc.

Cependant, il est important de noter que la stratégie du choc fait l'objet de débats. Certains critiques affirment que les périodes de crises sont réelles et nécessitent des mesures d'urgence, tandis que d'autres remettent en question la portée universelle de cette stratégie et soulignent le rôle des idéologies et des politiques spécifiques dans les choix de réformes.